La réserve citoyenne, un dispositif à développer
Un quart de siècle après sa création, la réserve citoyenne ne compte qu’environ 3 000 réservistes.
Créée en 1999 à la suite de la suppression du service militaire, la réserve citoyenne est une composante de la réserve de sécurité nationale, laquelle comprend les réserves militaires et civiles des armées, de la gendarmerie et de la police nationale. A côté d’une réserve dite « opérationnelle », la réserve citoyenne est composée de personnes sensibilisées aux enjeux de sécurité et de défense, qui donnent bénévolement de leur temps et de leur compétence au profit des forces armées, sur le territoire national ou dans le cadre d’opérations extérieures.
La réserve citoyenne a tardé à se développer, faute de reconnaissance, de moyens et de missions claires, malgré la loi du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure.
Suite aux attentats de l’année 2015 et pour pérenniser « l’esprit du 11 janvier », une mission avait été confiée à Jean-Marc Sauvé et Claude Onesta pour revitaliser les réserves (consulter le rapport). En janvier 2016, lors de ses vœux à la jeunesse, François Hollande a souhaité la mise en place d’une réserve citoyenne sous la forme d’«une armée de citoyens, sans arme, prêts, quelques heures par semaine, ponctuellement, lors de crises majeures, d’évènements, à venir en aide à une administration, une association, une collectivité, là aussi de manière bénévole et désintéressée ». Le 10 mars 2016, le Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a présenté un plan pour renforcer les réserves, y compris la « réserve citoyenne de sécurité et de défense ». Il a souligné la nécessité de « tirer un meilleur profit de l’expertise des réservistes, en complément de celle détenue par les forces d’actives » en faisant émerger une « réserve de spécialistes, opérationnels ou citoyens désireux d’apporter leurs compétences et leur expérience aux armées pour lutter contre les menaces nouvelles », notamment dans le domaine de la cyberdéfense, de la « reconstruction post-conflit » et de « l’action d’influence indirecte-économie. ». Il a aussi appelé à une gouvernance plus lisible des réserves et une simplification de leur gestion administrative.
Le projet de loi « Egalité et citoyenneté », présenté en Conseil des ministres le 13 avril 2016, comprend plusieurs articles relatifs à la réserve citoyenne, et affiche l’objectif de créer un guichet unique pour faciliter l’accès des citoyens aux différentes réserves citoyennes existantes (défense, police, réserves communales de sécurité, éducation nationale).
La réserve citoyenne de défense et de sécurité
Les réservistes citoyens de défense et de sécurité sont des collaborateurs bénévoles du service public, des ambassadeurs de la Défense et de la gendarmerie, qui ont choisi de servir en faisant bénéficier les forces armées et les formations rattachées de leur expertise et de leur connaissance du tissu socio-économique.
La réserve citoyenne de défense et de sécurité est constituée de volontaires agréés auprès d’autorités militaires en raison de leurs compétences, de leur expérience, mais aussi de leur intérêt pour les questions relevant de la défense nationale. Son rôle principal est de diffuser l’esprit de Défense et de contribuer au renforcement du lien entre les armées et la société civile. Les réservistes citoyens sont des collaborateurs bénévoles du service public. Ils ont choisi de servir en faisant bénéficier la Défense et la gendarmerie de leur expertise et de leur connaissance du tissu socio-économique local sans faire du métier des armes leur profession. Au-delà d’être des acteurs majeurs du rayonnement de la Défense au sein de la société, les réservistes citoyens constituent une force, non pas militaire ou armée, mais humaine pour le monde militaire. Ils sont un trait d’union entre le monde civil et le monde militaire et apparaissent également comme un vecteur et un réseau d’influence non négligeable.
Un grade leur est attribué à titre honorifique. Ils ne portent pas l’uniforme, à l’exception des réservistes citoyens de la Marine et de la direction générale de l’armement. Les réservistes citoyens issus de l’armée d’active ou de la réserve opérationnelle sont admis avec le grade qu’ils détiennent. Les réservistes citoyens défense et sécurité bénéficient d’une information continue sur les questions de défense et de sécurité nationale par la formation militaire qui les emploie.
Ils peuvent être sollicités pour des actions de communication, de relations publiques, de recrutement, pour contribuer au devoir de mémoire, fournir une expertise professionnelle de haut niveau et participer à des actions de sensibilisation et d’information sur l’intelligence économique et les questions de défense.
Les réservistes citoyens peuvent aussi intégrer la réserve citoyenne cyberdéfense (RCC), cercle de confiance issu de la société civile, rassemblant professionnels et étudiants en fin d’étude, s’intéressant de près au domaine de la cybersécurité et de la cyberdéfense. Plus d’informations : http://www.defense.gouv.fr/reserve/reserve-militaire/reserve-citoyenne-de-defense-et-de-securite/reserve-citoyenne-cyberdefense
Il est également possible de s’engager en tant que réserviste local à la jeunesse et à la citoyenneté (RLJC). Ces réservistes sont des ambassadeurs de la défense auprès des jeunes issus des quartiers sensibles. Créé en 2003, les RLJC ont été inclus en 2008 dans le plan égalité des chances du ministère de la défense mis en œuvre au profit des jeunes en difficultés. Recrutés dans les réseaux associatifs de proximité, souvent éducateurs, enseignants, habitant ou travaillant au sein des cités, les RLJC sont déployés au sein des quartiers sensibles et des zones rurales pour renforcer le lien entre les armées et les jeunes, promouvoir les principes de citoyenneté et de civisme et faire connaître les possibilités d’insertions professionnelles offertes par les armées (le volontariat, la réserve militaire, le service militaire volontaire, le service civique, les lycées de la défense, les classes de défense et de sécurité globale, le tutorat, les stages, les cadets de la défense, les préparations militaires…) Aujourd’hui plus de 200 RLJC sont répartis sur tout le territoire national. Rattachés au Délégué ministériel à la jeunesse et à l’égalité des chances (DMJEC), ils relèvent en local des délégués militaires départementaux. Pour plus d’informations sur les RLJC : defense.gouv.fr/jeunes/egalite-des-chances/reservistes-locaux-a-la-jeunesse-a-la-citoyennete
Au 30 juin 2015, la réserve citoyenne de défense et de sécurité est composée de 2 387 bénévoles au sein du ministère de la défense et de 1293 bénévoles au sein de la gendarmerie nationale, soit un total de 3 680 personnes.
Attention à ne pas confondre la réserve citoyenne de défense et de sécurité avec la réserve citoyenne de l’Education nationale lancée en 2015 par le ministère de l’Education nationale, bien que ces engagements puissent être complémentaires.
Si vous êtes intéressé pour rejoindre la réserve citoyenne de défense et de sécurité, vous pouvez prendre contact avec la Délégation militaire départementale (DMD) ou le groupement de gendarmerie de votre département. Leurs coordonnées figurent sur le site internet de la préfecture de votre département.
A noter que le recrutement pour la réserve citoyenne cyberdéfense (RCC) est spécifique : pour cela, veuillez envoyer CV et lettre de motivation au secrétariat de la RCC : rcc@defense.gouv.fr
Source : Site Internet du ministère de la Défense
La réserve citoyenne cyberdéfense
Priorité stratégique pour la souveraineté nationale, la cyberdéfense représente l’avenir de la Défense dans un milieu virtuel et sans frontière. Par le biais de nombreux acteurs, le ministère de la Défense participe activement à la protection et à la défense des systèmes d’information dans le cyberespace.
Le réseau de la Réserve citoyenne cyberdéfense (RCC) se compose de 150 membres répartis en 7 groupes de travail et 8 équipes régionales. Le réseau entreprend un large éventail d’actions allant de l’organisation d’événements, tels que le premier Symposium académique de recherche en cyberdéfense de septembre 2013, à des travaux de réflexion ou de sensibilisation aux enjeux liés à la cyberdéfense.
Ce réseau étend progressivement son activité en région en se concentrant sur les opérations de sensibilisation à destination des PME-PMI. Les travaux du réseau se font en lien avec la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et la Direction générale de l’armement (DGA).
Les réservistes citoyens, collaborateurs bénévoles du service public, sont tous liés à la cyberdéfense dans leur vie professionnelle et se sont engagés pour mettre leur expertise au profit de la protection du pays. Ils ont des profils variés offrant à la réserve un large panel de compétences aussi bien en ingénierie, qu’en droit, management, R&D…
La RCC est présidée par Luc-François Salvador qui travaille en étroite collaboration avec le vice-amiral Coustillière. La conduite du réseau se fait conjointement entre l’EMA et la DGGN.
Source : Site Internet du ministère de la Défense
La réserve citoyenne de l’Education nationale
La Réserve citoyenne de l’Éducation nationale, lancée le 12 mai 2015, offre à tous les citoyens la possibilité de s‘engager bénévolement pour transmettre et faire vivre les valeurs de la République à l’École, aux côtés des enseignants, ou dans le cadre d’activités périscolaires. Elle est une opportunité pour l’École de bénéficier de l’engagement des acteurs de la société civile.
Inscrite au cœur de la Grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République, la Réserve citoyenne de l’Éducation nationale vise à permettre à l’École de trouver parmi les forces vives de la société civile des personnes qui s’engagent aux côtés des enseignants et des équipes éducatives pour la transmission des valeurs de la République.
Complémentaire des actions conduites par les associations partenaires de l’École, la Réserve citoyenne de l’Éducation nationale constitue une forme d’engagement individuel bénévole : elle répond aux demandes nombreuses de citoyens désireux d’apporter leur concours à la transmission des valeurs de la République.
Source : Site Internet du Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche